• Chapitre Premier : Ici commence la fin




    Peu de monde dans cette église pour m'accompagner sur mon dernier parcours, au moins à 35 ans je serais parti sans la hantise d'enterrer mon père adoré. Comme on dit, c'est toujours celui qui reste qui est le plus malheureux, je voulais pas de ce titre. Pas la force ni le courage de voir papa me précéder au chemin d'Eden.
    J'aurais vécu quand même deux ans de plus que ce que je me pronostiquais, je me voyais partir à l'âge de 33 ans comme le Christ, moi et ma foie !
    Je me disais qu'on avait tous une part de lui en nous, et je voyais en moi une part plus grande que chez les autres. Toute une vie à vouloir le bonheur et le sourire pour l'autre quitte à s'oublier et s'effacer. La vérité est autre, je m'occupais des autres et leur donnais pour pas affronter mes propres démons. Un mal être profond prenant racine dans cet enfance que je n'ai pas eu. Un trop plein de besoin d'amour jamais assouvi, toujours vouloir être aimé de tous jusqu'à paraître sans personnalité. Jusqu'à avoir des rêves de gloire, être animateur TV sur la première chaine française, pour être vu par le plus grand nombre, toucher le plus de gens possible. Moi le garçon qui n'a jamais trouvé son domaine d'excellence, qui était vite admiratif de quiconque possédait le moindre talent que ce soit sportif ou intellectuel.

    Nomade j'étais devenu. Né à Clermont Ferrand, j'avais quitté la ville sur mes 25 ans, plusieurs motifs m'avaient amenés à prendre le large. Tout d'abord je me disais qu'il était temps de me prouver que j'étais capable de tout quitter du jour au lendemain. Des événements allaient m'aider à franchir le pas. Ma grand mère maternelle que j'adulais était décédé, je la considérais comme ma mère et pour cause !
    Marie Louise Blanc née Ouvry m'avait élevée, m'avait donné l'amour que mère me donnait pas. Elle m'avait appris à lire avec ce fantastique livre appelé « Le Rouge Gorge », livre que j'ai longtemps recherché dans les placards et armoires du Manoir de Billom en vain. Ce bouquin j'en ai encore rêvé cette nuit. Elle m'avait aussi appris à lire l'heure avec un autre bouquin qu'elle m'avait acheté qui comportait deux aiguilles à tourner. Elle m'avait enseignée la foie catholique, à être bon avec mon prochain, à savoir pardonner à tous ceux qui vous avaient fait du mal. Elle m'avait fait manger le soir avec elle quand mère me faisait pas à manger. Elle m'avait payé mes études dans un collège prestigieux catholique hors de prix pour que j'ai le meilleur enseignement, elle m'avait offert les voyages scolaires à l'étranger. Son principal but était que son petit fils de parents ouvriers ait les mêmes bagages que les autres et ne manque de rien. Elle avait deux enfants adoptifs, Marie Hélène et Jean. Mais elle aura toujours eu une relation conflictuelle avec mère, de nombreuses années elles étaient restés fâchées jusqu'à ce que je vois Mamie un jour ouvrir un tiroir et trouver une carte de fête des mères faites par Marie Hélène à l'âge de 10 ans. Ce jour là attristé de voir ma grand mère en larmes, je pris la décision d'aller chercher mère et de la ramener. J'aurais plutôt du me casser une jambe voir les deux !
    Mais je les avais rabiboché, c'était la deuxième fois de ma vie que je les reliais, la première fois c'était inconsciemment à l'âge de 1 an. Mes grands parents étaient en froid avec mère car elle avait épousé un ouvrier et sa raison principale était de les ennuyer. Mon père amenait tous les dimanches mère voir ses parents mais lui restait devant le portail car il était pas le bienvenu. Puis un jour mes parents arrivèrent et trouvèrent les fenêtres fermées, tout indiquait un décès. C'était la première fois que mes parents m'amenaient chez papi et mamie. Mère m'amena voir ma famille pour la première fois. C'était la tante qui était décédée et quand on me posa pour la première fois sur les genoux de Marie Louise, elle se mit à pleurer et accepta de recevoir enfin mon père et de reconnaître cette petite famille.
    Depuis ce jour, je fus à ces yeux l'enfant Roi au grand désarroi de mère, je passais avant elle pour tout au point où elle disait à Mamie « Stéphane pourrait pisser dans le lavabo, tu le laisserais faire et lui dirais rien ». J'étais devenu son petit chéri comme elle disait, elle aura par la suite d'autres petits enfants mais je resterais son favori jusqu'à son départ.
    Les dernières années Mamie de forte corpulence était devenue sourde et rachitique, puis par une chute, elle termina ses dernières années en fauteuil roulant. Je l'aimais tant que chaque fois que j'avais des vacances, je passais deux semaines voir trois au Manoir de Billom pour prendre soin d'elle. Je préparais ses médicaments, lui faisais la toilette, lui torchais les fesses et la couchais. Elle n'acceptait que moi pour ces taches qui en fait n'en étais pas pour moi, mère me jalousait énormément, jamais elle n'aura eu cette relation si forte avec mamie. La vielle de partir, mamie qui avait en face d'elle papi et moi, nous aura dis « vous êtes mes deux petits chéris, il y a que vous qui êtes pas intéressé par mon argent ». Le lendemain, on la conduisit à l'hôpital long séjour car mon papi n'en pouvait plus et ne dormait plus. Erreur peut être fatale ; je l'avais maintenu en vie longtemps chez elle, à l'hôpital elle n'aura fait que 24 heures. Et pour mourir cinq minutes après que je l'ai quitté lors d'une visite, et le plus ennuyeux pour moi, c'est qu'elle est parti étouffé dans sa morve avec mère à côté d'elle.
    Morbide ou pas, un moment je me suis demandé si elle l'avait pas étouffé avec un oreiller, j'avais quitté mamie peu avant et elle respirait !

    D'autres éléments m'aidaient à quitter Clermont Ferrand. Je m'étais coupé de mes amis pour plusieurs raisons. En manque d'affection, j'étais devenu possessif avec certains d'entre eux et j'étais amené à leur faire des crises de jalousie. J'étais devenu invivable, et puis j'avais pris l'habitude d'être toujours le centre du petit groupe, pas un évènement se faisait sans moi jusqu'à ce qu'ils touchent aux pétards. Avec cette drogue, ils étaient devenu paranoïaque entre eux et tellement inintéressant à mes yeux. Je partageais pas leur trip comme il disait, alors je m'éloignais d'eux jusqu'à me retrouver seul. Enfin pas totalement seul, un d'eux , étudiant en médecine n'y touchait pas et je venais d'être séduit par ce Xavier un brin foufou et hors du commun. Ce Xavier allait m'aider plus tard à quitter Clermont Ferrand pour Tours.
    Seul et en quête d'attention, j'allais faire une de mes nombreuses conneries, j'allais accepter de loger chez moi Samir, un inconnu mais ami d'un ami. Un garçon drogué et qui buvait sa bouteille de vodka par jour, dans mon besoin de plaire je serais allé jusqu'à lui payer sa bouteille quotidienne et sa drogue. La goutte d'eau fut quand je revins un jour au petit matin après ma nuit de travail, j'avais pas un mais deux pensionnaires inconnus chez moi, que je n'arrivais pas à foutre dehors. Je les logeais et ils me suçaient mes moindres économies et me torturaient mentalement. Ils ne voulaient pas partir, alors je pris la décision de rompre le bail et de quitter ma ville de naissance. C'était radical comme l'est mon caractère excessif, et comme Xavier mon meilleur ami était parti depuis un mois s'installer en Belgique, je pouvais larguer les voiles. La question était de savoir où aller et comme je voulais garder contact avec Zaz, la solution la plus intelligente me paraissait d'aller à Tours, là où vivait son frère Vincent que j'avais rencontré un weekend end à Clermont Ferrand lors de sa visite à son frère. J'avais été séduit par ce beau garçon, quand Xavier me l'avait amené la première fois dans ma chambre universitaire, il me l'avait pas présenté. Je croyais que c'était un de ses amis. Depuis ce jour, chaque fois que Vincent descendait en Auvergne, il passait me voir. Donc en Aout 2003, je pris la direction de Tours comme mon employeur de l'époque me fit une recommandation très chaleureuse à sa succursale de cette nouvelle ville, je trouvai vite un emploi. En partant papa me donna quelques conseils, ne pas recommencer mes inepties à Tours et ne pas reloger des inconnus, conseils en vain...



    Effectivement j'échoua dans le centre, j'avais un emploi dès le lendemain et un petit appartement. J'étais à quelques pas de chez Vincent, mais ce congénère, je ne le voyais pas plus que si j'étais resté à Clermont Ferrand. Il était étudiant en pharmacie et il avait une copine, pas de temps à m'accorder. Et la première fois que je le vis dans cette ville avec ses amis, je fus choquer. Ville bourgeoise et froide et peut être du fait du milieu rupin qu'il côtoyait, je fus dévisageais de la tête aux pieds. J'étais le bouseux auvergnat, mal fringué. Depuis ce jour, jamais je n'apprécia cette ville où je vécu 5 ans, Vincent décida de partir quelques temps après mon arrivée près d'Avignon pour rejoindre le Sud avec sa petite femme et ouvrir une pharmacie. Très vite je redevins seul et mes seules occupations étaient mon emploi de manager en restauration, où je finis en dépression à force de travailler avec des minets de vingt ans qu'en j'en avais plus de vingt cinq. Quand je parlais de recommencer mes âneries, cela ne tarda pas. Un noël je passais devant la gare et je vis une dame seule dans le froid. Je ne pu m'empêcher de la ramener chez moi et discuter avec elle toute la nuit. Elle tenait des discours en contradiction avec mes pensées. Elle louait la fille de Jean Marie Le Pen, dirigeant du parti d'extrême droite en France, comme quoi cette fille était géniale et qu'il y avait trop d'étrangers en France. Cette dame m'avoua durant la nuit qu'elle avait la syphilis, je réussis néanmoins à la mettre dehors le lendemain à mon grand soulagement.
    N'écoutant que mon c½ur au lieu de ma raison, j'allais exécuter ma deuxième énorme bêtise à Tours. Une employée de ma boite, Julie, avait posé son préavis pour rendre son appartement, l'échéance arrivait et elle avait toujours pas trouvé de logement. Aimant se faire plaindre, cette calamité avait trouvé un autre employé pigeon pour l'héberger. Nicolas, un mec adorable mais incapable de montrer ses sentiments même amicaux, un garçon très pudique à ce niveau là. Très vite, elle lui mena un vrai calvaire dans ce petit studio. Elle invitait du monde sans lui demander l'autorisation, elle poussait le chauffage à fond en plein mois de Mars. Si bien que Nicolas se retrouva avec des factures démesurées et elle ne payait pas un centime de dédommagement. Au contraire, elle économisait sur son dos et lui menait la vie impossible. La situation ne pouvant pas se prolonger éternellement pour l 'équilibre du garçon, elle se mit toutefois à chercher un autre logement au moment où moi même j'étais aussi en prospection d'un lieu de vie plus grand. J'avais par chance obtenu un petit F2 au sein des appartements sociaux de la ville pour une bouchée de pain. Mais le crash fatal arriva, moi et ma gentillesse !
    Elle me proposa de prendre un appartement commun, je trainais des pieds car je savais que je vivrais un enfer avec elle. Mais elle avait pas de quoi payer l'énorme caution qui était demandée et madame avait la folie des grandeurs. Elle voulait un bel appartement dans le centre ville, sur la place principale où il y avait tous les bars et discothèques. Alors, au final je laissais tomber mon appartement HLM obtenu en deux mois quand habituellement il fallait plus d'un an pour en obtenir un. Et j'abandonnais la vie seule pépère, pour m'enfermer dans un F2 avec elle. Pour ne pas faire les conneries à moitié, évidemment je donnais au propriétaire mes coordonnées bancaires pour le prélèvement du loyer, Julie devant tous les mois me donner sa part du paiement. Résultat des courses, on avait une seule chambre pour deux. Je l'avais laissé emménager seule une semaine pour qu'elle puisse s'installer tranquillement, la rejoignant plus tard. En arrivant une semaine après, tout était bien décoré. Du rose et orange partout, des meubles anciens, des fleurs, des lampadaires, des posters sur les murs. Et quelle fut ma surprise !
    Déjà elle avait mis son grand lit deux places dans la chambre et mon petit matelas, elle l'avait collé contre le mur. Et puis il y avait une invitée mystère qui avait emménagé en même temps qu'elle. Durant deux jours, elle ne me présenta pas à elle, Maud dormait chez nous. Au troisième jour, je lui demandai qui était cette fille et j'appris alors que c'était une vieille amie qui était lesbienne comme elle et qui s'était fâchée avec son père. On l'hébergeait gratuitement alors qu'elle avait le même salaire que moi, sans me demander mon avis et elle était là bien avant moi. Au fil du temps la situation temporaire s'éternisait et Julie pour avoir à ses dires son espace vital, décidait de déménager mon matelas dans la cuisine, histoire qu'elle ai la chambre uniquement pour elle. Gentil comme j'étais, je m'accommodais de tout cela, même si je commençais à m'énerver intérieurement. Cette fois ci la goutte d'eau fut au niveau de ma situation financière. Durant les six premiers mois, Julie me remboursait pas un centime du loyer, du coup je payais 560 euros de logement pour un salaire de 1020 euros. Le plus énervant c'était que jamais elle me demandait si j'y arrivais, et je logeais gratuitement deux filles, et je dormais contre un mur dans la cuisine. Gentil comme pas d'eux, je m'enfonçais vers l'interdit bancaire quand je la sortais de cet interdit. Je payais le logement mais je n'honorais plus mes factures et une semaine avant la fin du mois, je pouvais plus me payer à manger. Pendant ce temps là, la miss sortait de son interdit bancaire, elle dépensait en matériel HI-FI à hauteur de 300 euros tous les mois devant mes yeux , s'achetait à manger qu'elle planquait dans l'appartement pour pas que j'y touche !
    J'avais un poste d'encadrement en restauration, j'entourais et dirigeais une équipe de 10 à 12 personnes. Quand au bout de quelques mois, je voyais que ma paye suffisait pas du fait que je payais seul le loyer, je finissais par craquer et me mettre en arrêt de travail une semaine. Si bien qu'au final, mon employeur me proposa soit la démission, soit de rester mais en me promettant de me rendre la vie impossible, soit de me virer pour que je parte en ayant les droits au chômage. D'un commun accord, il me vira en Juin 2007 et fort de mes droits aux ASSEDICS je pris quelques mois de repos et de réflexion. Le premier mois j'avais le droit à aucune aide, du coup je fis sauter le prélèvement automatique du loyer en comptant sur Julie pour payer à son tour après six mois d'hébergement à mes frais. Je pensais qu'elle honorerait le paiement et je partis en Aout en Espagne avec mon tendre papa et petit frère Jean Charles.
    A mon retour de vacances, j'avais un appel du gérant de l'immeuble, non seulement Julie n'avait procéder à aucun paiement mais en plus elle l'avait appelé pour qu'il me rappelle à mes obligations de régler les loyers. Culotté la fille, cela ne l'avait pas suffit de me saigner six mois visiblement. En septembre, je n'avais plus d'emploi mais des droits au chômage, pas d'ami sur Tours comme je ne m'étais jamais fais à la froideur et bourgeoisie de la ville. Alors j'allais encore bouger, besoin de changer d'air et de fuir cette calamité. Je posais le préavis pour cet appartement gouffre financier et je larguais les voiles. Je choisis alors Bordeaux au hasard.

    Pourquoi Bordeaux ?
    Je devais faire vite, il fallait que je m'échappe de tout cela. J'avais alors passé mon temps sur le net pour trouver une colocation dans une grande ville. Etant au chômage, j'avais pas les épaules solides pour prendre un logement seul. La seule réponse que j'obtins était d'un garçon de cette nouvelle ville. Je mis une semaine à le rejoindre, mais je fis pas de vieux os là bas.
    Toujours le besoin d'être entouré, mon nouveau colocataire était handicapé COTOREP et ne sortait jamais. Il était mou quand moi j'étais speed, rien qu'une sortie à la poste pour un recommandé l'exténuait. Je me sentais dans un monastère et c'était l'Automne en cette période. Je trouvais que des gens dépressifs, il fallait que je bouge à nouveau au bout de deux mois. Si j'allais enfin dans ma ville de rêve, Marseille...


    Bingo, en vrai nomade, je prenais la direction de ma ville de c½ur. Ah bonne mère, c'est la sardine qui bouche le vieux port, putain con !
    Mon récent ami virtuel du monde de l'internet était déboussolé de me voir vagabonder. Thierry était de Nancy, je l'avais connu sur la toile informatique en tapotant sur ma souris. C'était l'époque où je m'étais terriblement isolé sur la ville de Tours, mon emploi de manager en restauration me bouffait tout le temps et je n'avais pas de vie sociale. J'avais peut être 27 ans et je travaillais avec des gamins d'à peine 20 ans . Cette situation me gênait, côtoyer que des bambins m'empêchait d'évoluer. Alors je passais mes soirées sur l'ordinateur, puis un jour je fis la connaissance d'un garçon de Meurthe et Moselle qui avait 21 ans. Il en faisait plus et paraissait si intéressant. On a parlé la première fois au moins deux heures d'affilées, puis on a branché notre webcam pour se voir. Il me plaisait pas et j'hésitais à couper les liens avec lui mais je me sentais investi d'une mission qui au final, s'avéra trop lourde pour mes épaules si frêles. Thierry s'est suicidé...


    En partant de Bordeaux pour Marseille, je m'éloignais encore plus de Nancy, Thierry me demandait ce qu'il allait devenir sans moi avec la distance qui s'amplifiait. Personnellement, je pensais à tout ce qui m'amenait dans cette ville. La grande équipe de football qu'est l'Olympique de Marseille, la mer, le soleil et l'accent chantonnant des Marseillais. Je m'étais vite acclimaté à cette ambiance et je me sentais aussi bien qu'à Clermont Ferrand où j'avais vécu toute mon enfance. J'avais découvert le paradis sur terre. Arrivé à 31 ans dans le sud, j'allais passer mes plus belles 4 années. Je conviens que c'était court, mais Dieu que c'était bon ! Même si je partais dans l'année de mes 35 ans, je m'en allais enfin heureux, toute une vie à courir après ce bonheur et cette sérénité.
    J'avais le c½ur sur la main, je pensais toujours à mon prochain. Toujours vouloir donner plutôt que de prendre. S'effacer pour une réussite collective plutôt qu'une réussite individuelle. Oublier ses soucis pour prendre à bras le corps ceux des autres, pleurer aux ennuis des autres, donner sa veste sous temps glacial à autrui. Mon plus bel organe qu'était le c½ur lâcha prise en cette veille de Noel. Je m'écroulais dans une petite rue près du vieux port, seul, il était 15h30, heure à laquelle je suis également né.
    Heureusement j'avais une bonne assurance rapatriement, mon corps fut très vite acheminé dans le village paternel, il s'agissait d'un retour à la case départ. 

    Je vous présente les convives dans cette église, ce sont mes invités. Devant au premier rang, le monsieur mal habillé et pas rasé est mon papa. On peut dire qu'il a pris un sacré coup de vieux, on dirait mon grand père, c'est hallucinant. On ne va pas s'apitoyer sur son sort, il lui reste quand même trois gamins. A sa gauche c'est Elisabeth ma s½ur avec son mari et leurs enfants. Heureusement qu'elle a l'instinct familiale et qu'elle gère tout, elle s'occupe vraiment bien de mon père, je lui en suis reconnaissant. Au rang suivant, je vois mon frère Benoit et son petit copain en pleure, je ne pensais pas lui causer autant de peine. Je pensais l'esprit de famille mort depuis belle lurette sous les agissements de mère. Enfin au fond mon petit frère Jean Charles avec des piercings partout où il est possible de percer. Evidemment vous allez me dire qu'il manque quelqu'un, mère par exemple. Pour tout dire, elle a fait un truc qui m'a étonné. Elle est passée au petit matin chez mon père où je dormais dans ce merveilleux cercueil. Elle a causé encore un magnifique bordel, elle voulait m'embrasser alors que cela faisait 20 ans qu'elle ne s'était pas soucié de moi. Mon père sachant que je lui attribuais tout les malheurs que j'avais vécu, que je rendais mère responsable de toutes mes difficultés à me faire une vie dans ce monde, s'opposa à sa visite. Ce fut un beau fiasco, ma s½ur ayant pardonné tous nos malheurs à Marie Hélène, la soutenait. Mon père fit alors un chantage dont il avait le secret, si la folle venait à mes funérailles, lui, ne viendrait pas. Mon frère Benoit appuyé de Jean Charles intervinrent, ils savaient l'importance du patriarche à mes yeux. Ils empressèrent mère de partir et grâce à eux on évita que je me retrouve avec cette sale salive dégoutante de mère sur mon visage qui me répugnait tant.
    Le reste du déroulement de la cérémonie fut classique, quelques prières et je pris la direction du caveau familial paternel. Emballé c'est pesé...







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